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Une grande partie du livre de Gérard de Sède, « L’Or de Rennes » paru également sous le titre “Le Trésor maudit de Rennes-Le-Château” base son étude sur plusieurs documents dont deux principaux, le Petit Parchemin et le Grand Parchemin. D’autres auteurs, tel Henry Lincoln, ont basé, eux aussi, leurs théories sur ces documents. Nous allons, dans ce chapitre, procéder à une étude la plus objective possible afin de vous apporter suffisamment d’éléments qui vous permettront de vous forger votre propre opinion…
Je n’ai jamais vraiment cru au petit parchemin qu’aurait découvert Bérenger Saunière au cours de ses fouilles ou plutôt lors des travaux qu’il fit réaliser. Ce document ainsi, qu’un second, est tombé dans l’actualité comme un cheveu sur la soupe avec la parution du livre de Gérard de Sède “ l’Or de Rennes“.
De nombreux auteurs ont basé leurs études sur ces simples documents sans avoir la certitude de leur existence. D’après Gérard de Sède, ces documents lui furent présentés par une source sûre, sans évidement en préciser l’origine, qui lui affirmait qu’il s’agissait des documents originaux que Bérenger Saunière avait découverts dans son église.
Par la suite, Pierre Plantard, autre personnage de l’affaire de Rennes-Le-Château, prétendra qu’ils étaient faux et de facture récente. Il fut même prétendu qu’ils avaient été rédigés par le célèbre chansonnier français Francis Blanche lors d’une soirée épique. Plus tard, Plantard reviendra sur son affirmation en prétendant que le Marquis Philippe de Chérisey en était l’auteur mais en s’inspirant de documents originaux.
Réfléchissons un peu ! Partons du principe que ces documents, et surtout le petit parchemin, sont des faux réalisés uniquement pour tromper Gérard de Sède, puisqu’il est le premier à en avoir parlé et en avoir fait connaître l’existence. Il ne faut n’avoir rien d’autre à faire pour s’amuser à réaliser un tel document.
Ou bien l’on veut absolument faire de l’intoxication autour de cette affaire ou bien l’on souhaite la diriger vers un but bien déterminé.
Sur quoi repose cette histoire de parchemin ? Elle repose sur le témoignage de deux personnes qui ont rapporté que Bérenger Saunière, au cours des travaux du changement de l’autel de l’église Sainte-Marie-Madeleine, aurait trouvé dans deux rouleaux de bois scellés, eux-mêmes cachés à l’intérieur de l’antique pilier Wisigoth le soutenant, ces fameux parchemins. Mais voilà, un second témoignage nous informe que, toujours au cours des travaux de réfection de l’église, le sonneur Captier aurait remarqué une fiole de verre tombé d’un vieux balustre, que l’on peut toujours voir au musée du village, et dans laquelle se seraient trouvés les fameux parchemins.
Alors, les parchemins étaient-ils dans le balustre ou bien dans le pilier wisigoth ?
Il est probable et vraisemblable que Bérenger Saunière ait trouvé des rouleaux de bois scellés dans le pilier pour la bonne raison qu’il a probablement trouvé des documents ou des reliques en relations avec la consécration de l’église Sainte-Marie-Madeleine mais qui n’ont sûrement aucun lien avec des généalogies secrètes, ou autres fadaises comme certains l’ont écrit.
Il reste donc le balustre, c’est ce qui semble le plus logique. Mais dans ce cas les éléments découverts sont-ils les mêmes que ceux que l’on a présenté dans les différents ouvrages de notre époque ? Probablement pas ! Les documents découverts par Bérenger Saunière ont soit été détruits par ses soins, soit les a-t-il remis à un tiers ou à son supérieur religieux.
Regardons de plus près ce document :
Si nous nous penchons sur la fameuse phrase, que nous pouvons trouver après un décryptage basique, nous avons :
La syntaxe de cette phrase et de style moderne prouvant la réalisation récente de ce document. Quelle est l’implication de cette théorie ? Elle impose deux types de raisonnement : Ou bien ces documents ont été rédigés il y a quelques années par des personnes ayant besoin de faire vivre une théorie, et dans ce cas là le besoin doit être impérieux pour désorienter des chercheurs potentiels, ou bien ces documents n’ont pu être rédigés que par Bérenger Saunière qui voulait prévenir de la gravité du sujet, mais sans pour autant être en rapport directe avec les documents qu’il a dû découvrir.
Maintenant étudions cette phrase :
A DAGOBERT I I ET A SION EST CE TRÉSOR ET IL EST LA MORT !!!
A priori, cela semble clair. De nombreuses personnes ont longuement évoqué le prétendu Prieuré de Sion à l’occasion de la lecture et de l’interprétation de cette phrase.
Mais peut-être n’est-il pas nécessaire de chercher midi à quatorze heures, le mot SION ne désignerait-il pas simplement Jérusalem ? Henri Lincoln propose la même hypothèse.
Si nous partons de cette hypothèse, il est donc logique de dire que ce secret ou trésor, tel qu’il est nommé, serait issu de Jérusalem, mais est ce pour autant le trésor de Jérusalem ?
D’autre part, l’auteur de ce document nous précise également que ce secret est également la propriété de DAGOBERT II dernier roi des Mérovingiens. Dagobert II fut après la mort de son père, Sigebert III en 656, envoyé dans un monastère irlandais par le maire du palais Grimoald, fils de Pépin de Landen, qui voulait faire roi son propre fils Childebert. Porté sur le trône en 676 par les Austrasiens, après la mort de leur roi Childeric, Dagobert II fut assassiné en foret de Woëvre près de Stenay en 679.
C’est ce même Dagobert qui fut canonisé sous le nom de Saint Dagobert. Donc le secret appartiendrait à Jérusalem. Mais quel est le lien entre cette ville historique et ce roi Mérovingien ? Les Mérovingiens avaient la particularité d’être roi par le sang et étaient reconnu de Dieu. Mais quel pouvait être le privilège inné de cette dynastie ?
Certains auteurs n’ont pas hésité à prétendre qu’ils étaient les descendants de Jésus. Pour d’autre, ils étaient les descendants de l’une des douze tribus d’Israël, ceci expliquant la position de l’Eglise vis-à-vis de cette dynastie, qu’elle oint de l’huile sacrée au moment des couronnements. D’autres encore iront plus loin, prétendant que le fils de Dagobert II, Sigisbert IV, se serait enfui et caché à Rhédae, future Rennes-Le-Château.
Une dernière question se pose à nous : Qui a rédigé ce document ? Bérenger Saunière ? Un tiers ?
Si c’est Bérenger Saunière deux autres hypothèses voient le jour, la première étant celle qui nous met en garde d’une réalité, la seconde qu’elle sert à envoyer le curieux sur une fausse piste !
Si c’est un tiers qui l’a rédigé, soit il a découvert le secret de Bérenger Saunière et ne souhaite pas le révéler pour différentes raisons, soit, lui aussi, envoie le curieux vers une fausse piste.
Le point commun de ce raisonnement est la fausse piste, en ce cas qu’elle est la bonne piste à suivre ?
Celle qui est à suivre est celle d’un document mis à jour il y a de cela quelques années qui se nomme le Codex Bezae. Il est l’un des documents les plus importants du Nouveau testament Grec. Il est bilingue, Grec et Latin écrit en oncial sur du vélin. C’est un ensemble comportant 406 folios repris par plusieurs correcteurs, neuf précisément, qui travaillèrent sur ce document du VIème au XIIème siècle.
Les onciales utilisées dans la rédaction du document ont pu être datées des années 380 à 420, il fut toujours à Lyon dont sa présence y est attestée dans différents documents du IXème au XVIème siècle.
C’est un folio de ce Codex Bezae qui a servi à la confection du Petit Parchemin.
C’est F H A Scrivener[1] qui en édite le texte en 1864 et ce fut Fulcran Vigouroux[2] qui édita en 1895, entre autres, le folio qui servit à l’écriture du parchemin qui nous intéresse, or, les spécialistes s’accordent à dire que celui qui rédigea le Petit Parchemin connaissait mal l’orthographe et la grammaire latine.
Le petit parchemin fut donc rédigé précisément après 1895, mais nous ne pouvons en préciser la date. Alors Bérenger Saunière a-t-il pu rédiger ce document ? Nous savons qu’il connaissait et maîtrisait parfaitement le latin, ce ne peut donc être lui. Nous devons donc pencher pour la piste d’un tiers qui souhaite, brouiller les pistes, soit après la mort de Saunière, soit récemment, car en effet, peu de personnes savaient que le Codex Bezae se trouvait à Lyon, et donc peu pouvait y accéder, puisque la redécouverte du document est récente.
Donc, nous devons chercher les personnes proches de l’affaire moderne du Rennes-Le-Château, qui gravitaient dans la région de Lyon, ou bien encore vers des organes discrets de l’ésotérisme ou bien encore vers des résurgences de groupes anciens ayant été lancées dans la région de Lyon dans la seconde partie du XXème siècle, au moment où l’affaire fut sortie.
Pour conclure ce chapitre, nous pouvons donc être certain que Bérenger Saunière ne peut être l’auteur de ce Petit Parchemin, que ce document ne fut réalisé qu’après 1895 et donc ne pu être découvert dans le pilier creux et ni dans le balustre.
Si Bérenger Saunière a découvert des documents, le Petit Parchemin ne peut en faire partie et j’ai donc la certitude d’une manipulation volontaire de l’affaire de Rennes-Le-Château pour l’emmener vers des chemins qui sont probablement bien loin de ceux de la réalité.
[1] Frederick Ambrose Scrivener : Membre du Comité Anglais d’Etude du Nouveau Testament, célèbre critique des textes religieux. (1813-1891)
[2] Fulcran Vigopuroux est un prêtre de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice.
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Bonjour Monsieur Pourtal,
Et si la phrase : A DAGOBERT ET A SION EST CE TRESOR ET IL EST LA MORT ! signifiait :
à Dagobert et à Sion est ce trésor et il est “là” (dessous) mort (décédé) ?
Si cela peut aider…
Cordialement,
C.Thomas
Je vous avoue que je donne peu de crédibilité à ce document sachant qu’il est de facture moderne, mais votre hypothèse est intéressante
Bonjour
Je n’ai jamais vraiment cru à la véracité de ces parchemins et voici pourquoi: le fait que sont mentionnés ensemble, Dagobert et Sion sent trop le “Plantard” et sa théorie concernant les origines mérovingiennes de Chyren ainsi que son “prieuré de Sion” association loi de 1901 créée à Annemasse proche de la colline de Sion. une chose que j’ai du mal à comprendre c’est l’acharnement de certains “chercheurs” à se servir de ces faux-vrais parchemins pour leur thèse, c’est pour moi de la mauvaise volonté évidente, on l’a encore vu dernierement avec le livre “Rennes le Château les sources 3″ ou il utilise ces parchemins pour y établir sa théorie.
lorsque l’on voit la taille de la cache du balustre, il est évident que des parchemins ne peuvent s’y cacher, je l’ai vu et c’est vraiment impossible ( à moins que les parchemins ne soient d’une taille minime) De plus, j’ai en regardant 4 documentaires différents 3 versions différentes de la découvertes de ces documents par la même personne. Il est vrai que les témoins du vivant de Bérenger sont décédés depuis longtemps et il est facile de faire parler les morts ( Plantard ne s’en est pas privé et Henry Buthion non plus)
Pour comprendre la véritable vie de Bérenger et l”affaire de Rennes le Château il est important de nettoyer les écuries d’Augias et de se débarasser de toute cette fiente qui pollue les faits depuis 1953. Votre livre ” suivre les pas de Bérenger Saunière” s’y est appliqué avec talent ainsi que vos dossiers et vidéos, de même les livres de Jean_luc Chaumeil et Octonovo nous servent à débroussailler toute cette forêt de mensonges, mystifications.
Merci Gérald
Bonsoir, je pense que ces parchemins se trouve toujours dans une banque en Suisse actuellement..^^
Les documents présentés sont des calques de documents plus anciens plantard et de cherisey ne les ont pas compris. À part rajouter à dagobert…. Qui ne mène à rien c est pas un code! C est un rajout de scout! La phrase issue du décodage : bergère…cherisey n a pas su donner des explications positives, pour quelqu’un qui les a sois disant falsifiés c est un comble. On nous parle de cagger qui aurait décodé en quelle année ?