Octonovo

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Septembre 2003
Nous avons un réel plaisir à vous proposer la lecture de l’interview que nous avons réalisée de Laurent Octonovo. Laurent est ce que l’on peut appeler un chercheur de pointe. Habitué à appliquer un concept analytique à ses recherches, Laurent avance de façon précise.

Nous nous sommes rencontrés pour la première fois, il y a de cela environ six ans par l’intermédiaire d’une amie commune, Sonia Moreu, ancienne libraire de la librairie L’Atelier Empreinte de Rennes-Le-Château. Ici, il nous parle de ses récentes découvertes et fait un point rapide sur plusieurs éléments et événements liés à cette affaire de Rennes-Le-Château.


Jean-Patrick Pourtal : Bonjour Laurent, parle-nous un peu de l’homme que tu es !

Laurent Octonovo : J’ai 36 ans, j’ai longtemps travaillé dans l’industrie pharmaceutique avant de reprendre mes études. A titre plus personnel, je me passionne pour l’histoire, avec une prédilection pour la période romaine et le moyen âge, et aussi pour le symbolisme et le jeu de Go. Je fais du parapente et de la spéléo.

JPP : Comment es-tu venu à te passionner pour l’histoire de Rennes-Le-Château ?

Laurent Octonovo : En 1985, avec un ami, nous avions décidé de partir un mois en vacances à l’aventure. Mais nous ne savions pas quelle aventure choisir. Un jour, mon ami est venu me voir avec un simple article de journal qui parlait de l’affaire de Rennes le château : “Cela te dirais de partir chercher ce trésor”. Nous y sommes allés, nous y sommes revenus et petit à petit, la curiosité s’est muée en passion.

JPP : Avant d’aborder les points sur tes découvertes récentes, que penses-tu des événements du moment sur Rennes-Le-Château ? J’entends par là, le déplacement éventuel de la dépouille de Saunière ?

Laurent Octonovo : Je t’avoue que je suis très partagé. D’un coté, cela me semble franchement surréaliste, mais de l’autre, je me souviens de l’émotion causée par la dernière profanation de sa tombe. Et ce n’était pas la première fois ! Coté pratique, si c’est sa famille qui le demande, je pense que la messe est dite. C’est vraiment incroyable qu’on en arrive là !

JPP : Peux tu nous dire comment tu as trouvé les carnets de l’abbé SAUNIERE ?

Laurent Octonovo : Je reste discret pour l’instant, pour plusieurs raisons, mais en particuliers parce que je travaille dessus. Cependant, je compte les publier sur mon site assez rapidement pour que tout le monde puisse en profiter et se livrer à ses propres recherches. Je pense qu’à partir de septembre, je vais mettre la comptabilité de l’abbé en ligne, puis ensuite les carnets de correspondance. A ce moment là, je livrerai l’origine de mes sources.

JPP : Comment se présentent ils ?

Laurent Octonovo : Ce sont 2 carnets. Celui de la comptabilité couvre la période de mai 1897 à novembre 1915 avec un seul mois manquant. Il se sépare en deux colonnes, entrées et sorties. Il arrête de renseigner les sorties dès juillet 1910.
Celui de la correspondance couvre la période allant de 1896 à 1915 et fait la jonction avec celui publié par Pierre JARNAC de 1915 à 1917. Au milieu, il y a des listes de livres et de chansons dont je n’ai toujours pas bien compris ce qu’elles faisaient là, ainsi que des listes d’adresses de correspondants.

JPP : Tu n’as aucun doute sur l’authenticité de ces documents ?

Laurent Octonovo : Aucun ! Il y a plusieurs centaines de pages de la main de l’abbé, soit plusieurs milliers de lettres et plusieurs milliers de lignes de comptabilité. D’autre part, les documents correspondent complètement à ce dont on pouvait se souvenir. Leur existence est attestée, simplement ils avaient disparu depuis plusieurs décennies. Leur réapparition est la bienvenue.

JPP : Tu en es où dans tes études ?

Laurent Octonovo : J’ai fini d’étudier la comptabilité. Concernant les carnets de correspondance, j’en suis actuellement à 1905, mais devant la masse d’informations, il me faut prévoir un important travail de synthèse avant de pouvoir en parler.

JPP : Et que nous apprennent ces carnets ? Est ce que cela va révolutionner l’affaire ?

Laurent Octonovo : Ces carnets ont beaucoup à nous apprendre, même si au point où j’en suis dans leur étude, ils ne représentent pas ” la solution ” au mystère. Ils nous apprennent énormément de choses sur la vraie vie de Bérenger SAUNIERE, ses aspirations, ses réalisations, son environnement. Ils permettront aussi de conforter ou d’infirmer de nombreuses hypothèses qui ont cours aujourd’hui.

JPP : Le carnet de comptabilité renseigne-t-il sur l’origine de sa fortune ?

Laurent Octonovo : Sans l’expliquer complètement, il montre effectivement comment et d’où vient l’argent. Mais ce sera le thème de ma conférence de cet été.

JPP : Peux tu néanmoins nous dire à combien se monte la fortune de l’abbé SAUNIERE ?

Laurent Octonovo : Pour la période couverte par le carnet, il encaisse 185.657,11 francs. Pour avoir une idée approximative du pouvoir d’achat que cela représenterait actuellement en Euros, on peut multiplier par 12 ou 15, c’est une bonne fourchette.

JPP : Penses-tu écrire un ouvrage sur le sujet ?

Laurent Octonovo :  Je pense que je tiens là un matériel formidable pour faire un livre qui fasse avancer la compréhension de l’histoire. Et je vais le faire!

JPP : Parmi les éléments factuels que nous connaissons, comme entre autres les carnets que tu présenteras prochainement lors de ta conférence, que penses-tu de la fameuse maquette ?

Laurent Octonovo : Personnellement, je n’ai jamais vu d’élément qui prouve l’authenticité de la maquette et des thèses qui en découlent. Il faut dire que je ne m’y suis plus trop intéressé depuis ce jour d’août 1995 où André DOUZET avait promis de produire des preuves devant les personnes qui mettaient en doute sa bonne foi. Il ne l’avait finalement pas fait. Au point où j’en suis dans l’étude des carnets je n’ai rien vu qui infirme ou confirme la maquette. Ni dans la comptabilité, ni sur le carnet de correspondance jusqu’en 1906. Si un élément apparaissait, je le ferai savoir. Mais si au final je n’en trouve aucune trace, j’en conclurai personnellement que la maquette n’a rien à voir avec Rennes le château.

JPP : Merci à toi d’avoir répondu à nos questions et de nous avoir éclairés. Nous attendons avec impatience ta conférence de cet été et la publication de ton livre.

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